Port-Gentil: Ville plurielle

Article : Port-Gentil: Ville plurielle
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7 octobre 2012

Port-Gentil: Ville plurielle

Parc de la Ville

Port-Gentil,capitale économique du Gabon est une petite ile qui s’étend sur 30  kilomètres de long sur 6 kilomètres de large. Sa population est estimée à seulement 126 mille habitants. Initialement nommé Mandji-Orungu en raison d’un ancien camp de chasse. Cette terre d’Orungu (groupe ethnolinguistique Myènè) fut rebaptisée du nom de l’officier de la marine française Emile Gentil le 3 avril 1915, voila pour un peu d’histoires.

Cette ville pétrolière est le centre névralgique de l’économie du pays et de ce fait, concentre la plupart des ethnies que compte le Gabon ainsi que la majorité des communautés amies des pays d’Afrique de l’Ouest, du Centre et du Nord. Ajoutez à cela les expatriés occidentaux venus faire fortune et vous obtiendrez une image de l’ile.

Ce cosmopolitisme vieux de plusieurs décennies se voit ici plus qu’ailleurs par le biais du métissage. Il constitue d’ailleurs la richesse de cette ville, loin devant le pétrole, ressource limitée. Oui, la vitalité de l’ile réside dans ce mélange sans cesse renouvelé chaque fois que dans nos mairies, on célèbre les mariages mixtes, chaque fois que selon l’expression à la mode, le blanc se fait « amarrer » par une fille myènè. Bon le mot est un peu dur, mais c’est celui-là et pas un autre qui sied.

Les clichés mystico spirituels qui prétendent que les  « étrangers » ne sont que des pions entre les cuisses des filles de l’île ont la vie dure. Mais, y a-t-il meilleur lien que celui de l’amour ? Le mariage n’est-il pas l’acte par lequel l’amour « s’amarre ? » ou se consolide pour le meilleur et pour le pire ? Après, un cliché est aussi une photographie, chacun y voit ce qu’il y met.

Loin des frustrations de quelques esprits, la cité pétrolière brille par son cosmopolitisme. Je me souviens avoir été scotché il y a quelque temps par une discussion en langue Omyènè entre un Nigérian et un Myènè. Et que dire de ces Occidentaux qui vous abordent en « langue » sans même se demander si vous êtes un fils de la localité ou si vous êtes originaire d’une autre partie du pays. Il y a quelques semaines, je discutais avec un voisin du nom de Mohamed. Il est de père Malien et de mère Myènè. Il me disait : « je suis un myènè. Mon père est malien, mais moi je suis Gabonais ». J’étais resté béat d’admiration lorsqu’il s’était mis à parler en langue. Son myènè était moyen et laborieux, mais j’étais incapable de faire mieux.

Si l’ile Mandji est belle, c’est parce qu’elle est métisse. Si l’ile Mandji est riche, c’est parce qu’elle tisse ses ressources dans un arc-en-ciel d’origine diverse. Mais cette opulence a ses travers. L’ile connaît sa misère et son bal de poussière. Mais ça… c’est une autre histoire que les choses de mon corps s’en vont vous raconter.

 

Électron

 

 

 

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Commentaires

Florian Ngimbis
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Salut Electron, content de lire ton premier billet. 126 mille habitants? Vous vous connaissez tous alors? :p

electron
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:) oui d'une certaine manière... mais, non evidement. cela dit, il est facile de reperer les nouveaux venus.