OLIM ARENA URBS HODI (Hier du sable, aujourd’hui une ville)

Article : OLIM ARENA URBS HODI (Hier du sable, aujourd’hui une ville)
Crédit:
22 octobre 2012

OLIM ARENA URBS HODI (Hier du sable, aujourd’hui une ville)

la ville du sable

 

Hier du sable, aujourd’hui une ville, telle est la devise de la cité Portgentillaise. Il y a une chose que vous apprenez lorsque vous débarquez ici, c’est comment marcher sur du sable. Il est facile de savoir si vous êtes nouveau venu dans l’ile. Le sable vous fait ses civilités, votre démarche est incohérente et vous vous emportez toutes les trois minutes. Prière de vous munir de serviettes jetables ou de chaussures de secours si vous empruntez en temps de pluie les innombrables rues secondaires que compte l’ile.
Pour les touristes qui déambulent en tong dans les quartiers, c’est du pain béni. Ils marchent sur le sable de bon cœur et plaisantent devant la couleur étrange de leurs pieds. Pour certains Portgentillais, le sable, c’est du menu fretin. Ils s’en accommodent si bien qu’ils surfent dessus avec la grâce que leur confère l’habitude. Pour les enfants des quartiers, le sable ce n’est que du bonheur, il n’y a pas mieux pour pratiquer du foot de plage en plein cœur du quartier chique par exemple. Et pour d’autres, le sable c’est l’enfer car dans le sable, il y a  les chiques.

 

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La Puce-chique est un parasite tropical long d’un millimètre qui vit dans le sable et se nourrit d’hôtes à sang chaud tels que les humains et autres bêtes. Ces minuscules puces attendent la moindre occasion pour s’incruster dans vos orteils, s’y nourrir pendant quelques jours et vous causer un malaise et une douleur inattendue. Vous devez faire appel à une personne habile des mains pour vous les ôter des pieds. Et cela ne va pas sans peine. Ces parasites ne s’enlèvent que par une mini chirurgie effectuée à l’aide d’un quelconque objet pointu. Sinon, il y a toujours l’hôpital où l’on vous rendra ce service monnayant une coquette somme d’argent. « Des fois, on peut en enlever au moins une dizaine dans un seul pied », témoigne un ami. Et encore, c’est que vous avez commis la maladresse de sortir pieds nus le temps d’une pause-café ou que votre paire de babouches  vous à fait faux bon. Mais, si pour une raison obscure vous jouissez du bonheur téméraire de marcher pieds nus trop souvent, ces minuscules parasites vous feront honneur. Une chique pond en deux semaines près d’une centaine d’œuf. Et ces bébés chiques au sol, n’attendent que de gentils orteils assez audacieux pour s’imaginer s’aventurer partout sans chaussures

Il y a une dizaine d’années, les chiques ont connu leur pic de gloire en étant une sorte de point noir identitaire. Vous étiez Myènè, vous aviez donc des chiques aux pieds. Vous avez des chiques ? C’est que vous habitez Port-Gentil. Aujourd’hui, il y en a de moins en moins. Personne ne sait pourquoi. Mon petit doigt me dit que l’urbanisation de la cité y est pour quelque chose. Partout du bitume s’impose peu à peu et signe la mort annoncée des bienheureuses bestioles. Hier des chiques, aujourd’hui du chic… enfin, selon les choses de mon corps

 

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