Port-Gentil: La parenthèse du temps

Article : Port-Gentil: La parenthèse du temps
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10 novembre 2012

Port-Gentil: La parenthèse du temps

Port-Gentil rêve et nul ne sait sur quoi porte son rêve. Si on sort des quartiers populaires avec l’envie de prendre de l’air, on arrive presque sans le vouloir au bord de la mer. On est alors happé par un sentiment de plénitude. Ceci particulièrement les week-ends. Là, loin du brouhaha des quartiers et immergé dans la quasi-somnolence de la ville, on est face au rêve de l’Ile Mandji. La beauté dansante des vagues, la caresse fine du vent et l’horizon enflammé çà et là par les torches des plates-formes pétrolières vous séduisent, et vous laisse songeur.

Port-Gentil semble attendre… elle semble osciller entre espoir et nostalgie. Le temps qui passe paraît avoir pris une pause ici. Lorsque vous marchez à travers les ruelles étroites de la ville ces jours-là, dans ces routes aux tentacules innombrables, l’architecture de certaines maisons en bordure de route vous plonge dans vos livres d’histoire.
Port-Gentil rêve-t-elle de son histoire ? Du temps où elle n’était qu’un simple camp de chasse Orungu. Songe-t-elle à son si beau corps ensablé jadis point de beauté ? Ou songe-t-elle à son futur ? La cité végète dans la parenthèse du temps tandis que les enfants se jettent à corps perdu dans les lampions d’un avenir confus.

le dos à l'avenir?

Dans l’ile Mandji, le temps a ouvert des brèches. Il se repose au sein des sites touristiques tels que l’église Saint-Louis et le café du Warf, puis s’en va à petits pas vers le célébrissime quartier chique. De là, le temps meurt et renaît. Après, il traverse à grands pas l’ivresse du quartier Grand-village où il est souvent pris à partie et perd tout repère dans les mailles de l’immobilisme. Et entre-temps, « on attend », disent les gens. On attend de gagner au Pari Mutuel Urbain Gabonais. On attend le prochain festival électoral avec leur orchestre de fraudes émancipatrices. On attend le sublime Soap-opéra brésilien qui tient la ville en haleine. On attend que la beauté des étendues de terres des quartiers Bac-aviation, Matanda et autres posent un jour sur cartes postales. On attend que les flancs paradisiaques des plages de Sogara ne soient plus les seules vitrines de la cité. On attend…

L’ile tel un noctambule, remue, parle beaucoup mais ne change pas. Et lorsqu’elle danse le Djembé (danse traditionnelle initiatique) et que le vent excite son attente, elle se lève, arrache quelques arbres, fait divaguer quelques lustres et se rendort… en attendant la fin de la parenthèse, selon les choses de mon corps.

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Commentaires

Ariane Nkoma
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Port Gentil, j'ai toujours rêvé de mon Cameroun natal d'y aller. bien de choses et courage pour le blog

electron
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Merci pour y avoir fait un tour. sinon pour la ville du sable, il n'est jamais trop tard et vous ne vous y ennuierez pas